14 x 19,6 cm
317 pages
ISBN 978-2-930657-64-6
Parution : avril 2021
22 €
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Édition numérique (e-pub)
ISBN 978-2-930657-67-7
12,99 €
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Au cœur de l’été 1793, la guillotine trône sur la place de la Révolution. Le magistrat Antoine Fouquier-Tinville comptabilise les traîtres qui vont y passer.
Théroigne de Méricourt, au tempérament angoissé, affronte la machine à tuer. Une petite fille effrayée tremble devant elle. Olympe de Gouges, intrépide, défie le
sinistre instrument en collant des affiches politiques sur ses parois de bois. Les trois rebelles se retrouvent enfermées et maltraitées par leurs gardiens.
Chacune se demande comment résister à la loi du plus fort. Par les armes ? L’audace ? La parole ? Ne devraient-elles pas agir ensemble ?
Ce roman est une histoire de femmes, de féminité, de féminisme, au cœur de la Révolution française. Il raconte la rencontre d’Olympe de Gouges, l’Occitane, autrice de
la Déclaration des droits de la femme, et de Théroigne de Méricourt, la Belle Liégeoise, autrement surnommée l'amazone de la Révolution. Dans les faits, elles
ne se sont jamais rencontrées et j’ai eu envie de leur inventer une parenthèse dans le temps, située en été 1793, entre la réelle fessée publique reçue par Théroigne le
15 mai et le non moins réel emprisonnement d’Olympe le 20 juillet. Ce récit est une tentative d'aborder la géographie intérieure de ces deux femmes d’exception afin
de donner une voix à leurs peurs et revendications. Une petite fille de fiction les accompagne dans leurs tribulations.
Béatrice Renard
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Les révolutions ont bien souvent leurs oubliés. Et il se trouve heureusement des auteurs et des autrices pour mettre en lumière ce que la pensée commune tend à masquer, à éviter.
Les droits de l’Homme de 1789 n’étaient pas encore ceux de la Femme, il faudra encore près de deux siècles pour que les principes fondamentaux dans lesquels nous nous reconnaissons aujourd’hui incluent les deux genres. Et pourtant des femmes ont porté avec force les idéaux des révolutionnaires.
Qui se souvient de Théroigne de Méricourt et d’Olympe Degouges ?
Béatrice Renard est partie à leur recherche dans les rues de Paris et elle nous raconte la rencontre entre les deux pionnières. Celle-ci est marquée par une complicité immédiate lorsqu’elles se croisent dans les cachots de la Révolution qu’elles portent pourtant de tout leur être. Complicité intellectuelle, mais surtout dans leur refus sans concession de toutes les formes de domination imposées par leurs congénères masculins.
Ces deux-là sont libres, elles refusent les carcans imposés par les guides de la Révolution dont la justice sommaire les range parmi les ennemis. Le couperet de la guillotine tombe chaque jour et il n’épargne pas les femmes. C’est un chassé-croisé dans les ruelles de Paris pour afficher des textes interdits, trouver un éditeur, échapper à la police révolutionnaire, aux brutalités, au viol. On y croise des faiseuses d’anges, des catins, des enfants des rues. Une petite fille les rejoint, elle est leur ombre, elle porte l’avenir, elle est animée de la même force qu’elles. Dans ce tumulte, elles convient les mots, ceux des livres lus, ceux qui jaillissent sous leurs plumes, ceux qui se bousculent dans leurs paroles et qu’elles brandissent pour conjurer la bêtise des hommes.
Béatrice Renard court à leurs côtés, son écriture se délie, elle épouse les colères, la rage, les délires, mais aussi les moments d’espoir fou. Et elle conclut :
« Parce que ces femmes-là, quand, d’une manière ou d’une autre, on fait mémoire d’elles, on ne les laisse pas seules, tu sais, on ne les laisse pas seules,
et elles ne s’en vont pas. »
Thierry Detienne
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Béatrice Renard
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Née à Liège, Béatrice Renard est historienne, professeure d’histoire, sciences sociales et psychopédagogie dans l’enseignement secondaire supérieur. Elle est
l’auteure d'une vingtaine d'albums pour enfants et d’un roman pour adolescents, Toute seule loin de Samarcande, prix Québec-Wallonie-Bruxelles 2011.
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