ACTUALITÉS | AUTEURS | LIVRES | CONTACT |

Partir pour écrire, tel était le projet. J’avais dans mes bagages du bien bel ouvrage, des idées de romans, des poèmes, des nouvelles. Je fus accueilli par un autre langage, si proche du mien mais chantant autrement. Il m’entraîna dans sa jolie musique et me désarçonna métaphoriquement. Et puis la vie bien sûr, palpitait dans les rues, swinguait sur les trottoirs où je magasinais. Elle serpentait dans les squares et courait dans les sentiers du Mont-Royal. Je la rattrapais juste à temps dans un petit café et la laissais me roucouler ses mots dans les conversations. Elle m’obligea à considérer la promenade comme mon travail à plein temps. Alors chaque jour, je choisis une image parmi toutes celles qu’en explorateur ébloui, je fixais dans celles que m’offrait généreusement la grande ville. J’épinglai un à un ces petits papillons qui firent s'envoler mon imagination. Voici qu’aujourd’hui ma jolie collection s’en vient vers vous, pour vous emmener en voyage.

Dominique Maes

Dominique Maes est un homme-orchestre : dessinateur, nouvelliste, clarinettiste, il est aussi directeur généreux de la Grande Droguerie poétique.
Jongleur aux numéros improbables, il a séjourné au Québec dans le cadre du programme d’échange entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et le Québec. Il a pris soin de rédiger pendant son séjour des chroniques assorties de photographies qui se trouvent rassemblées côte à côte dans ce recueil, pour notre plus grand plaisir.
Auprès de nos cousins francophones au parler croustillant, il a adopté la posture du voyageur curieux de tout, friand de singularités linguistiques, d’images insolites, de rencontres inédites. Placées sous le signe de l’étonnement, ses chroniques respirent la générosité, la fraîcheur, attentives à la vie des Québécois plus qu'aux incontournables dont on gave les touristes.
Dominique Maes donne la pleine mesure de l’état d’esprit avec lequel il aborde notre humanité : un mélange subtil de rébellion et de tendresse, de drôlerie décalée et de chaude fraternité. Ce faisant, il nous invite à aborder la vie avec le regard qui est celui du poète, réceptif à l’inattendu, au bruissement de l’instant, aux merveilles fugaces qu’il nous faut saisir sans attendre.

Thierry Detienne