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Pourquoi la Terre ne répond-elle plus ? C’est pour découvrir la vérité que le capitaine Sam Rhodes entreprend un périlleux voyage de plusieurs millions de kilomètres à bord d’un vaisseau de fortune. La vérité... Quelques mots à griffonner au bas d’un rapport pour donner un sens à ce qui se passe. Rien de plus simple...
Mais sur la Terre, que va retrouver Sam Rhodes ? Les mots ne sont plus le bien commun de tous les hommes. Ils ne courent plus librement de bouche en bouche. Toutes les vérités sont contrôlées.
Pour accomplir sa mission, Sam devra déjouer les pièges d’un monde qu’il ne comprend plus, un monde soumis à la toute-puissance du K-gOOL ^®.

Pierre Hoffelinck aime les univers étranges. Avec Relation de Karl Gotz (2015), il nous a entraînés sur les pas d’un savant qui sacrifiait tout à la recherche de l’absolu. Dans les Héritiers de Portavent (2019), il nous a perdus dans les souterrains d’un château où un frère et une sœur s’affrontent. Cette fois, avec K-gool, nous faisons un bond dans le temps et rejoignons une station de vie terrienne installée sur mars depuis 2032. Sans plus de nouvelles de leur planète d’origine, le capitaine Sam Rhodes décide de se lancer dans un voyage de retour. Arrivé sur la terre, il va de surprise en surprise. Personne ne se souvient de la mission sur mars dont il arrive. Et surtout, il découvre que tous les êtres humains ou presque portent une sorte de masque, le K-gool, qui modifie leur perception des choses et des personnes qui les entourent tout en les connectant en permanence à un système sophistiqué de divertissement et de contrôle par lequel tout passe désormais. Seules quelques personnes se soustraient à son usage. Parmi elles, Julia, qui résiste quitte à tout perdre et dont il tombe amoureux. Y a-t-il encore une place dans ce monde en trompe-l’œil pour l’amour, pour la beauté, pour l’art et les choses véritables et surtout pour celles et ceux qui ne veulent pas s’en passer ?
Avec cette fable spatiale pimentée de suspense, que sert une écriture fluide et soignée, Pierre Hoffelinck tend un miroir un rien déformé à notre monde moderne. Il interroge par là l’intrusion galopante du virtuel dans nos vies, la concentration des pouvoirs dans les modes connectés, leur possible instrumentalisation par les états. N’est-ce pas le propre des livres de nous faire voir plus loin que l’horizon ?

Thierry Detienne