14 x 19,6 cm
86 pages
ISBN 978-2-930657-58-5
Parution : mars 2020
16 €
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Voici un livre dont on peine à sortir indemne tant il va loin dans les tréfonds de l’âme humaine. L’auteur y narre à sa demande l’histoire d’un auteur dont il est devenu l’ami et
à qui il a promis de la publier après sa mort. Fruit de longs moments passés ensemble et d’une connivence profonde, le récit écrit à la première personne semble sorti tout droit
de la bouche de l’ami perdu et il débute alors que celui-ci a 16 ans et qu’il découvre l’amour avec la belle Anja. Aux superbes pages qui narrent la fraîche passion des deux adolescents
succède brutalement une scène d’une barbarie atroce. Des miliciens douteux ont envahi le village et ils ont pénétré dans les maisons où ils s’adonnent à des exactions innommables. Ayant
survécu par miracle au massacre, le confident n’a jamais plus parlé de cet événement qui hante pourtant ses nuits et ses jours. N’y peuvent rien le procès de guerre et les témoignages
de survivants, les discours d’empathie. Aucun pays ou nom de lieux n’est cité, les dates des faits sont estompées, ce qui permet d’affirmer l’universalité du propos. La beauté de
la musique et l’alcool parviennent quelquefois à écarter les fantômes, le refuge de l’écriture et de la lecture estompe la douleur des blessures toujours à vif. C’est précisément
le tour de force de ce roman que de narrer le pire tout en affirmant la puissance de la poésie qui prend d’emblée possession du texte comme on vient au secours d’un noyé.
Viatique aux vertus insoupçonnées, elle ne le quitte pas dans les moments les plus dramatiques. Ce faisant, Stanislas Cotton dénonce avec talent la barbarie toutes bannières
confondues et salue pudiquement la mémoire des victimes tout en affirmant qu’il reste toujours en chacun une part inaliénable sur laquelle s’appuyer envers et contre tout.
— Thierry Detienne
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Stanislas Cotton
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Stanislas Cotton est auteur dramatique et romancier. Il a obtenu à Bruxelles le prix du Théâtre 2001 du meilleur auteur pour Bureau national des Allogènes
et, la même année, le prix SACD de la création théâtrale. Il est également lauréat, pour la seconde fois, des Journées de Lyon des auteurs de théâtre en 2013 avec
la Princesse, l’ailleurs et les Sioux. Son théâtre est généralement publié aux éditions Lansman et ses romans chez Luce Wilquin. Après dix-sept ans à Rome, il vit aujourd’hui à Budapest.
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