14 x 19,6 cm
286 pages
ISBN : 978-2-930657-83-7
Parution : mai 2022
20 €
Édition numérique (e-pub)
ISBN 978-2-930657-90-5
12,99 €
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« Je me foutais de Maussin. Maussin allait disparaître de ma vie durant des semaines. C’était l’été et deux mois de courses dans les prairies et les bois,
de pêche dans la rivière, deux mois de soleil, deux mois de vacances et de bonheur absolu m’attendaient. Voilà ce qu’il pense, le crétin des Alpes,
je m’étais dit. J’aimais mettre mes mains dans l’eau et remuer les pierres à la recherche d’une pépite. J’ai encore gratté le fond et mes doigts
ont rencontré un arrondi délicieux. J’ai refermé la main sur le caillou. Quand je l’ai rouverte, reposait dans le creux de ma paume un galet blanc
à la courbure presque parfaite. Il était légèrement bombé, deux fils d’or parallèles se dessinaient sur sa surface et le traversaient de part en part. »
L’écrivain Melvil Tournel se penche sur sa vie. À plus de cinquante ans, il décide de raconter une part de son adolescence en plongeant dans ses
souvenirs aux côtés de Léa, Luisa, Lorient et Gabriel... Il évoque leur amitié, leurs joies, leurs tourments et la puissance des sentiments qui
s’emparaient d’eux à cette époque-là. La violence aussi, qui laissa une trace indélébile dans leurs existences. Jusqu’à cette découverte tant
d’années plus tard qui bouleverse la perspective de ce qu’il croyait être son histoire.
***
Melvil ne le sait pas, mais il s’apprête à franchir la frontière trouble qui sépare l’enfance de l’adolescence.
Les vacances d’été qui s’annoncent devraient être semblables à celles qu’il a connues auprès de ses parents,
le long de la rivière, avec ses amis. Le carcan de l’école lui pèse, il aspire aux loisirs buissonniers dans la nature généreuse.
Léa va bousculer ce plan de vol dès l’instant où elle croisera son regard. Melvil, taquiné par ses copains, mettra du temps à
reconnaître qu’il est amoureux. Avec Léa, il partage la contemplation de la nature généreuse et, surtout, un penchant certain
pour le merveilleux. Dans le même temps, il découvre la jalousie face à Gabriel, qui s’affirme en rival et qui déploie ses talents
de dragueur grossier là où lui préfère pudeur et discrétion. L’été finit et Léa s’en retourne en
ville. Elle reviendra les années suivantes, fidèle au rendez-vous. Le temps passant, la vie se charge de rendre les choses plus complexes, même
si les retrouvailles estivales ont lieu. Et puis brusquement, le drame tente de prendre possession du récit, qui porte à s’interroger sur la
passé, à revisiter la personnalité de Léa, à formuler des hypothèses sous le feu des questions pressantes de la police.
Avec ce roman solaire, Stanislas Cotton nous fait suivre une passion naissante par le menu, de la tendre complicité à la douleur du doute et de
l’absence. Il le fait avec brio, d’une plume alerte et poétique, créant une forme d’indéniable enchantement
qui rivalise fièrement avec la brutalité de la vie. Léa l’été pourrait faire partie de vos lectures inoubliables.
Thierry Detienne
Recension
— Le temps de l’amour, par Amélie Dewez (le Carnet et les Instants)
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Stanislas Cotton
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Stanislas Cotton est auteur dramatique et romancier. Il a obtenu à Bruxelles le prix du Théâtre 2001 du meilleur auteur pour Bureau national des Allogènes
et, la même année, le prix SACD de la création théâtrale. Il est également lauréat, pour la seconde fois, des Journées de Lyon des auteurs de théâtre en 2013 avec
la Princesse, l’ailleurs et les Sioux. Son théâtre est généralement publié aux éditions Lansman et ses romans chez Luce Wilquin. Après dix-sept ans à Rome, il vit aujourd’hui à Budapest.
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